Fairy Tail Rpg : Hono no ZetsuboConnexion
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Toc toc !


La maison bourgeoise était imposante, posée au fond d’un parc arboré, son reflet ondule lentement dans l’eau de la fontaine aux oiseaux.
Kyane l’avait trouvée assez facilement grâce aux indications du tavernier. Il faut dire que le couple habitant là était connu de tous, de par leur fortune qui faisait pas mal d’envieux et surtout ces derniers temps, les ragots allaient bon train après l’annonce. Quand la jeune fille avait évoque la raison de sa présence ici, répondant à l’annonce, l’auberge s’était soudainement animée, chacun allant de ses commentaires assortis de ricanements gras.

- Ah, les fous qui ont des fantômes chez eux, vous avez bien du courage !


- Ils entendent des bruits pendant la nuit soi-disant, ils ronflent trop fort, plutôt !

-Ouais, c’est dans leur tête que ça tape, vous êtes docteur ?

Mais, loin de l’impressionner ou de la faire renoncer, les médisances des clients de la taverne n’avaient fait que renforcer l’envie de Kyane d’aller voir par elle-même de quoi il s’agissait. C’était la curiosité face à cette étrange situation qui l’avait poussée à répondre à l’appel désespéré du couple, mais aussi la récompense promise pour son aide, si elle aboutissait à la fin de leurs tourments et elle n’allait pas se laisser influencer par qui que ce soit.

Ainsi, devant la grille d’entrée de la demeure, Kyane n’hésita pas une seconde et fit tinter la cloche. La grosse porte en bois de la maison s’ouvrit presque aussitôt sur une femme aux cheveux grisonnants, qui s’avança vers elle.

- Bonjour madame, je viens pour tenter de comprendre l’origine de ces bruits qui vous dérangent la nuit.

La femme fondit brusquement en sanglots, ne pouvant plus parler, la respiration coupée par des spasmes violents. La réaction sembla un peu dysproportionnée à la jeune fille, tout ça pour de simples craquements, décidément l’affaire ne s’annonçait pas vraiment aussi simple qu’elle ne le pensait.



Toc toc !


Une fois la dame calmée, elle pria Kyane d’entrer et la conduisit sur la terrasse, afin de discuter plus tranquillement sur un banc. Diane, c’est ainsi qu’elle se présenta, précisa de suite à la jeune fille que son mari ne pouvait les rejoindre car il était tenu alité par une paraplégie depuis quelques années. La précision était nécessaire, elle permit à Kyane de comprendre pourquoi ce n’était pas lui qui s’occupait de trouver l’origine des bruits et pourquoi le couple ne deménageait pas le temps de résoudre l’affaire.
Diane expliqua donc ce que l’annonce disait déjà, à savoir que chaque nuit, dès que le noir complet prenait le relai de la lumière du jour, des bruits étranges les empêchaient de dormir, grattements, glissements, et même parfois des chuchottements, d’après la dame qui visiblement était à bout de nerf.

-Au début, je tapais dans les murs pour faire cesser tout ça mais il n’a pas peur, il continue, et depuis quelques temps en y mettant de plus en plus d ’énergie.


- Il ? Qui, il ?

-Mais enfin, l’esprit qui hante ce lieu. Il fait ces bruits pour attirer mon attention et ensuite il parle, c’est très léger, à peine audible, mais j’ai compris que c’était une âme à la dérive, qui n’arrive pas à partir.

Certainement... Kyane, ne croyait pas du tout à ce genre de manisfestations, mais jamais ne lui vint à l’idée d’ironiser ou de contredire Diane, au risque de la braquer et de voir ce travail lui passer sous le nez. Il fallait donc faire avec, démêler le vrai du faux, et la plus simple des solutions était de constater par elle-même ce qui relevait du réel et de l’imaginaire peut-être un peu trop fertile de la dame.
La jeune fille proposa donc de passer la nuit dans la demeure, ce que Diane accepta avec le sourire, heureuse que quelqu’un prenne enfin sa plainte en considération et ne la classe pas dans la categorie "folle". Si elle avait pu lire dans les pensées de Kyane, sans doute aurait-elle oublié son sourire, car certes, "folle" n’y était pas inscrit mais simplement "dérangée".



Toc Toc !


L’intérieur de la maison, ou plutôt du petit manoir, transpirait l’argent, velours et taffetas rivalisaient avec les dorures et les bois précieux, toute la décoration semblait être là pour rappeler que les habitants du lieu n’étaient pas de simples gens. Kyane ne savait où regarder, tant elle était éblouie par cet étalage de luxe, et pourtant, l’endroit ne lui faisait aucune envie, il y avait trop de tout, trop de trop.
La chambre dans laquelle elle fut conduite aurait pu héberger une famille de 5 personnes, il s’agissait d’ailleurs plutôt d’une suite, avec chambre, bureau et salle de bain. La jeune fille remercia son hôtesse, non sans lui avoir fait confirmer que les bruits nocturnes se produisaient dans toutes les pièces de la demeure, y compris celle-ci.

Après s’être rafraîchie, Kyane descendit prendre le diner avec Diane, la discussion tourna évidemment autour de ce fameux revenant mais là encore, la jeune fille ne dit rien qui puisse montrer à la dame qu’elle ne croyait pas du tout à cette thèse. Diane était pourtant persuadée qu’il s’agissait d’un défunt qui voulait lui revéler un secret, mais elle ne l’avait jamais vraiment vu et à bien y refléchir, elle admettait que les chuchotements n’en étaient peut-être pas.
Elle lui parla aussi de cette bague disparue, quelques jours après les premiers bruits, ainsi que de quelques menus objets dont un dé à coudre en or et une épingle à cravate.
Avant de regagner sa chambre, Kyane dut se soumettre à la politesse d’aller saluer le mari de Diane, dure épreuve que de le voir ainsi immobilisé mais il parut très heureux que quelqu’un se décide enfin à venir aider le couple.

Le lit était des plus confortable et malgré sa promesse de rester éveillée pour mener son enquête, Kyane tomba bien vite dans un sommeil profond. Elle fit un rêve étrange dans lequel elle était dans une bibliothèque, le silence du lieu était perturbé par un homme qui sciait les colonnes de bois de l’édifice. Il sciait encore et encore, se rapprochant de la jeune fille, le son se faisant plus fort, si fort qu’il en fut presque réel et réveilla Kyane en sursaut.
Elle s’assied sur le lit et écouta. C’était bien un bruit de grattement ou de frottement qui venait de la tirer de son sommeil et non la scie d’un bûcheron de bibliothèque. Elle se leva d’un bond et tenta de localiser l’origine du bruit mais il semblait venir de partout derrière les murs, quand il cessait d’un côté, il reprenait de l’autre plus violemment. Le fait de taper sur le mur à l’endroit d’où provenait le son le stoppa net pendant quelques minutes puis il recommença.

La jeune fille décida de sortir de sa chambre et d’aller voir si les mêmes bruits se manifestaient ailleurs mais grande fut sa surprise de constater que sa porte était verrouillée de l’extérieur : elle était prisonnière.



Toc Toc !


D’en bas, l’odeur se répandit, montant les escaliers, se faufilant sous la porte de la chambre de Kyane jusqu’à atteindre ses narines qui fretillèrent. La jeune fille ouvrit les yeux, la salive venant emplir sa bouche sous l’effet stimulant des effluves du café. Elle regarda l’horloge accrochée au mur, 8h du matin, les rayons du soleil s’inflitraient à travers les persiennes, dessinant des formes psychédéliques sur le plafond et le mur opposé aux fenêtres.
Kyane se souvint alors de sa nuit agitée, les bruits, les coups donnés sur le mur les faisant cesser pour quelques instants, les grattements...la serrure. Elle se leva précipitamment pour venir ouvrir sa porte, qui s’exécuta sans problème, dévoilant le couloir vide où la bonne odeur du café était encore plus puissante. Elle revint à l’intérieur pour faire sa toilette et s’habiller, puis descendit vers la cuisine.

Attablée, Diane lui offrit un grand sourire à son arrivée, ainsi qu’une femme grisonnante qui, d’après le tablier qui ornait son poitrail, était vraisemblablement la domestique. Après les salutations courtoises de rigueur, la femme lui fut effectivement présentée comme étant la gouvernante au service du couple depuis plus de 20 ans. Elle servit à Kyane de quoi apaiser le jeûne nocturne puis sortit de la pièce, la laissant seule avec Diane.  

-Alors, racontez-moi tout avez-vous mal dormi ? L’avez-vous entendu ?


- Il y a eu des bruits, mais ce n’est pas ce qui m’a le plus étonnée

-Ah...dites-moi...

- J’aimerais bien savoir pourquoi vous m’avez enfermée dans ma chambre cette nuit

La dame parut gênée, ne s’attendant sans doute pas à ce que la jeune fille se soit aperçu de la chose, d’autant que cette dernière devait paraître légèrement en colère.

-Je...euh...je ne voulais pas que l’esprit ne vienne vous faire du mal, j’ai eu peur qu’il s’attaque à vous, une étrangère à cette maison, qu’il y ait un mur entre vous et lui.

Kyane la rassura sur le fait qu’elle ne craignait rien concernant le revenant et qu’elle désirait pouvoir, la nuit suivante, se promener librement dans toute la demeure.
Elle décida d’ailleurs de visiter l’ensemble de la maison avant le passage de la domestique pour le ménage, profitant du jour pour tenter de repérer des traces ou des signes suspects mais son inspection ne donna rien de concret au rez de chaussée. Le premier étage non plus, ne révéla rien de valable, elle eut même la permission de faire le tour de la chambre du mari alité mais sans résultat. Elle allait s’avouer vaincue, quand quelque chose attira son regard tout  au bout du couloir, juste à côté de sa chambre.

Là, sur le parquet, à un endroit du sol que seuls les pieds de la ménagère viennaient fouler, un petit morceau vert qui s’avéra être une jeune feuille d’un arbre.



Toc Toc !


Diane ne savait pas de quel arbre provenait la feuille, il fallut que Kyane aille dans le parc pour chercher. Elle fit le tour de la proprieté pour comparer la feuille trouvée avec celles de chaque arbre et finit par trouver. Il s’agissait d’un grand au tronc noueux, proche de la petite fontaine, dont l’ombre portait jusque sur la façade de la demeure. La jeune fille leva la tête pour en observer la cime, quand un étrange manège attira son attention, un oiseau qui nichait là venait de revenir le bec plein et nourrissait ses petits qui piaillaient à n’en plus finir. Puis, sans doute que le repas ne suffisait pas, et l’oiseau repartit chercher de quoi satisfaire les becs goulus des oisillons.
Sur le chemin du retour, l’oiseau perdit une de ses plumes qui atterrit presque aux pieds de Kyane, une grande plume noire et blanche de pie. La jeune fille resta un bon moment à observer ce qui se passait en haut de l’arbre, plusieurs pies sortirent du nid, dont deux plus grosses, sans doute les parents, et prirent leur envol pour revenir peu de temps après. Il y avait donc là des jeunes pies, ainsi que des oisillons venant de naître, toute une famille de pies.

De retour dans la maison, Kyane ne savait pas exactement si sa découverte avait un rapport avec les bruits, mais elle était sûre d’une chose, une des pies était sûrement entrée dans la maison et un morceau de feuille était tombé de ses griffes. Et pourquoi une pie viendrait dans une demeure, sinon attirée par des objets brillants pour les voler, tels qu’une bague ? Il faudrait que quelqu’un aille vérifier dans le nid si il n’y avait rien d’autre que des petits oiseaux, la jeune fille était prête à parier que ces pies étaient bien les voleuses.
Mais les bruits derrière les murs restaient un mystère, à moins que...

- Diane, auriez-vous un plan de la maison ?

N’étant pas architecte, Kyane eut du mal à se repérer et à comprendre ce qu’elle avait sous les yeux mais pourtant, à force de calculer des épaisseurs de murs, des distances, de les comparer avec les dimensions réelles, elle réalisa que l’idée qu’elle avait eu se confirmait.

- Je ne sais pas pourquoi mais votre maison a été construite d’une drôle de manière, il y a une sorte de couloir très étroit entre chaque mur, des passages secrets mais dans lequel personne ne pourrait passer, ils font quelques 20 à 30 cm, pas plus, c’est étrange !

- Ça alors, en effet je me demande bien pourquoi, quoique le constructeur de la maison était assez particulier, il ne parlait que de circulation d’air qui transportait des ondes invisibles nécessaires à un bon équilibre...sans doute a-t-il voulu que cet air circule entre chaque pièce ?

Oui, sans doute...Décidément, la demeure n’est destinée qu’à abriter des gens peu conventionnels !



Toc Toc !


Kyane était prête, cette nuit elle saurait. La porte de sa chambre était bien ouverte, un petit pendentif brillant avait été mis en place, bien en évidence sur le sol au bout du couloir, un morceau de pain dur à l’autre bout, sa lampe en main, elle attendait. Elle luttait contre la fermeture de ses paupières lourdes, le combat alait bientôt être perdu quand les grattements se firent entendre. Aux aguets, Kyane tenta de savoir de derrière quel mur ils provenaient mais il lui semblait que c’était de partout.

Calmement, elle ouvrit sa porte et sortit la tête pour observer en silence le couloir vide. Un petit bruit de cliquetis se fit entendre, puis une des plinthes du couloir se souleva et une grosse pie en sortit. Elle s’avança doucement vers le bijou regardant autour d’elle de manière inquisitrice pour s’assurer de sa solitude en ce lieu, mais Kyane ne bougeait pas, retenant sa respiration et la pie non inquiétée prit alors le bijou dans son bec puis repartit rapidement par la plinthe qui bascula de nouveau.
Presque simultanément, deux autres pies, plus petites, reproduisirent le même scénario pour s’emparer de morceaux du pain.

Dès que les oiseaux eurent disparu du couloir, Kyane rentra dans sa chambre pour constater les bruits de frottements et de grattages le long des murs. Comme convenu avec Diane, elle ouvrit la fenêtre et agita un grand mouchoir blanc, signal pour la dame postée dehors de guetter un envol d’oiseau, à elle de jouer et on verrait le lendemain, au grand jour, ce qu’il en était.

Le réveil fut un peu volent, secouée par son hôtesse toute excitée qui n’avait pas pu attendre plus longtemps que 8h du matin pour venir relater ce qu’elle avait vu après le signal du mouchoir.

-Les oiseaux, ils sont sortis par un trou sous la soupente, venez vite, je vais vous montrer !


Effectivement, un orifice assez conséquent, où étaient accrochés quelques morceaux de plumes, servait de passage aux oiseaux vers l’intérieur de la maison.

- Voilà comment elles rejoignent les petits couloirs à air, en se déplaçant, elles font tous les bruits qui vous ont effrayés. Il n’y a pas pires voleuses que les pies, surtout pour tout ce qui est doré et je suis sûre que si vous faites venir quelqu’un pour aller voir dans le nid, vous y retrouverez les objets perdus.

La dame admit que sans doute les chuchotements entendus n’étaient que dus à son imagination, son désir de fuir l’ennui lui ayant dicté l’idée d’un esprit pour lui tenir compagnie.
Kyane fut invitée à rester quelques jours supplémentaires, le temps qu’un élagueur ne vienne rendre les objets retrouvés dans le nid à sa propriétaire et que des travaux soient faits pour boucher tous les orifices de la soupente, ainsi que le scellement des plinthes.

Quant aux pies, sans doute est-ce pour signifier leur colère de ne plus pouvoir avoir accès à l’intérieur de la demeure, qu’elles passèrent au dessus de Kyane quand elle franchit le portail pour repartir, et que leurs besoins naturels furent satisfaits juste à ce moment-là, allant blanchir de quelques tâches la chevelure sombre de la jeune fille.

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